Article D’André THOMAS
Délégué National CFE-CGC PÔLE PUBLIC
Tout le monde sait que la France est un pays fortement nucléarisé dans sa production qui, au delà de ses succès et de ses échecs en la matière, a le devoir d’assurer une sécurité sans faille et une expertise digne du meilleur de nos intérêts. Personne n’a intérêt à jouer à la roulette russe sur ce sujet. Et c’est pourtant ce qui se passe. C’est le rôle qu’a l’IRSN et pour lequel on avait rien à lui reprocher.
L’IRSN – Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire – est un EPIC – Etablissement Public Industriel et Commercial – et tenait le rôle d’expert public indépendant auprès de l’ASN – l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
Sous prétexte d’un plan de relance qui prévoit la construction de 6 nouveaux EPR et la prolongation de durée de vie de plusieurs réacteurs, le gouvernement, dans ses objectifs de production, tente donc de « fluidifier » l’expertise.
Est-ce vraiment raisonnable, peut-on se demander, de sacrifier une expertise de qualité mondiale pour quelques dizaines de millions d’euros quand on sait qu’il faudra vraisemblablement entre 50 et 70 milliard d’euros pour la construction de 6 EPR. En comparaison, le budget de l’IRSN paraît mineur : autour de 270 millions d’euros par an.
Quand l’IRSN révèle que 395 400 travailleurs ont été exposés à des rayonnements ionisants en 2019, soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2018, peut-on lui reprocher de bien faire sa mission ? Non évidemment ! Pourtant il semble que l’axe de qualité de l’expertise n’ait pas été le fil conducteur de la décision gouvernementale
Dans une audition faite devant la commission du développement durable de l’Assemblée Nationale, le mercredi 07 avril 2021, M JC NIEL, le directeur de l’IRSN déclarait que « l’érosion de la subvention » a « conduit, malgré les efforts d’efficience engagés, à réduire de manière significative les budgets consacrés à la recherche, activité dont la préservation constitue une des conditions du maintien au meilleur niveau de l’expertise de l’IRSN. »
Toujours la même manière d’aborder les sujets : le paramétrage économique. Et pour l’atteindre, la méthode est brutale. Que l’on soit chez Camaîeu ou chez Go Sport, on convoque un CSEC extraordinaire et on annonce que c’est comme cela. » Et pas autrement ! ». A l’IRSN, les salariés ont découvert par cette note ce qui allait leur arriver. Mais là, c’est du nucléaire et la seule question que l’on doit se poser est la suivante :
EST-CE QUE LE JEU EN VAUT LA CHANDELLE ?
Signez la pétition contre le démantèlement de l’IRSN