Laurent Tapadinhas, directeur de la recherche et de l’innovation au Commissariat général au développement durable (CGDD).
« je n’ai pas de nouvelle positive à vous annoncer et pas d’espoir positif à vous donner ».
L’intersyndicale de l’IRSN, composée de la CFDT, de la CGT, de la CFE-CGC et de l’UNSA/SPAEN, a rencontré le 12 juin dernier le directeur de la recherche et de l’innovation du MEDDE (Ministère de l’écologie du développement durable et de l’énergie), en charge des budgets rattachés au programme 190 (« recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de l’aménagement durables ») de la mission « recherche et enseignement supérieur » auquel est rattaché l’IRSN.
Communiqué intersyndical
Le 5 juin dernier, nous vous avions fait un compte rendu de notre rencontre du 24 mai avec la commissaire du gouvernement, directrice générale de la prévention des risques du MEDDE. A la suite de cette entrevue, nous avions obtenu très rapidement un rendez-vous (le 12 juin) avec le directeur de la recherche et de l’innovation de ce ministère, en charge des budgets rattachés au programme 190 (« recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de l’aménagement durables ») de la mission « recherche et enseignement supérieur » auquel est rattaché l’IRSN. Nous lui avons rappelé les problèmes que poserait une diminution des moyens et surtout des effectifs pour faire face à la charge de travail grandissante de l’IRSN.
Il nous a expliqué le travail en cours de restrictions budgétaires supplémentaires par rapport aux prévisions triennales. Il a ajouté que l’IRSN était bien défendu par la ministre, Delphine Batho, et avait été le seul opérateur public à n’avoir pas subi le « surgel » de subvention en 2013, ce qui a créé des jalousies. Il nous a dit que la baisse d’effectifs prévue ne sera pas diminuée, mais qu’il faut espérer qu’elle ne sera pas augmentée. Il a résumé l’entrevue comme suit : « je n’ai pas de nouvelle positive à vous annoncer et pas d’espoir positif à vous donner »….
Quelques jours plus tard, le 21 juin, le directeur général organisait une assemblée générale de tout le personnel, avec pour thème la « démarche stratégique relative à l’évaluation des orientations et activités de l’IRSN ». Le contexte était posé: la crise grave en Europe.
Il a affirmé que l’IRSN avait été « protégé » par Fukushima mais que cet effet était fini, certains recommençant à dire que la sûreté nucléaire coûte trop cher, etc… Il annonçait qu’en 2014, il y aurait une baisse de 20M€ de moyens, au lieu de 5 prévus. Si cette diminution continue en 2015, il y aura un vrai problème. Le DG a dit avoir dit à l’ASN que l’IRSN ne pourra plus autant travailler pour elle, avoir défendu la recherche de l’IRSN, victime toute trouvée, avoir cherché des économies à faire notamment sur les déplacements… Il a dit défendre les effectifs, d’autant que la sous-traitance ne pourra pas non plus être augmentée, et a rappelé que l’IRSN a échappé aux restrictions en 2013 grâce à l’intervention de la ministre Delphine Batho. Il a insisté sur la nécessité d’une plus grande solidarité interne pour utiliser pleinement nos moyens et du développement de partenariats solides, notamment en recherche.
Puis, nous avons tous vu que le MEDDE allait connaître une diminution très importante de son budget en 2014, ce qui a conduit au limogeage de la ministre Delphine Batho qui s’en était plainte publiquement. Or, cette ministre nous a été présentée plusieurs fois comme défendant les moyens de l’IRSN pour assumer ses missions.
Nous ne pouvons qu’être très inquiets de cette situation et allons continuer à agir pour le maintien des moyens de l’IRSN, en saisissant les parlementaires membres de l’OPECST